À chaque jour ses petits plaisirs honteux

Gens célèbres ou anonymes, nous avons tous nos PPH.
Qu'elle se situe à l'autre bout du monde ou sur notre palier,
l'actualité en fabrique à la chaîne et enrichit sans cesse notre Bréviaire.


31 mars 2010

Dans le métro...

On trouve parfois son plaisir dans les endroits les plus improbables. Ainsi, cette scène vécue ce matin sur la ligne 13 du métro parisien.
Les voyageurs sont collés les uns aux autres et, quand les portes s'ouvrent à la station Pernety, la muraille humaine est tellement compacte que personne ne peut monter. Sauf une personne, qui doit jouer pilier dans une équipe de rugby féminine : elle pousse,  fait du pressing, tente de bousculer le pack adverse qu'elle finit par insulter. Du coup, nul ne consent à lui céder 1 centimètre ! Elle parvient quand même à se hisser mais, en se refermant, la porte coulissante va transformer son anatomie en une compression à la César. Expulsée, vaincue, la rouspéteuse est rejetée sur le quai.
Au sein de notre mêlée, s'esquissent alors des sourires de connivence. Savourer l'embarras d'autrui, c'est mesquin, méchant, ignoble, tout ce que vous voudrez.
Il faut avouer que si elle s'était montrée gentille, souriante,  la femme-pilier aurait sans doute trouvé à se caser, mais qu'elle nous aurait privé d'un vrai petit plaisir. Merci madame.

30 mars 2010

Les goinfres

Voici un PPH de belle taille, que le pékin moyen ne s'offre pas tous les jours - heureusement pour la morale et la police, ajouteront les bien-pensants.
En effet, le plaisir de s'empiffrer (notre chapitre VIII) ne se limite pas à la bonne chère. Les malfrats qui, en s'introduisant par les caves, ont vidé les coffres du Crédit Lyonnais de l'avenue de l'Opéra pendant le week end se sont goinfrés... Argent, bijoux, pierreries et Dieu sait quoi encore : s'ils parviennent à écouler tout leur butin sans se faire prendre, ils auront décroché le PPH de la semaine.

29 mars 2010

Le petit mensonge des Tom Pouce

Nicolas Sarkozy et son épouse, Barack Obama et la sienne : bien suivre la mise en scène du dîner  qui sera offert demain soir à la Maison Blanche. On parie ? Le chef de l'Etat français gardera les talons au sol devant les photographes, sauf à s'exposer aux railleries qui avaient déjà marqué leur rencontre au G20, voila tout juste un an (ici).
Que voulez-vous, nous sommes ainsi, les petits Français. Selon une récente étude de l'Institut de veille sanitaire, publiée dans le très sérieux Bulletin épidémiologique hebdomadaire, nous prenons un malin plaisir à mentir sur notre physique. Nous prétendons peser en moyenne 1 kg de moins et mesurer 0,8 cm de plus que la réalité.
Nous rentrons le ventre et nous poussons du col.

Porter des talonnettes, passe encore. Se hausser sur la pointe des pieds pour être plus grand sur la photo, c'est un peu puéril face à l'Histoire. Et ça n'échappe à personne... Surtout pas aux psy, toujours intéressés de voir où vont se nicher les petits plaisirs honteux des Tom Pouce.

26 mars 2010

Un doigt de honte

Oh ! le petit plaisir de faire un doigt d'honneur... Cette jouissance, qu'il nous est arrivé à tous d'éprouver un jour ou l'autre, est-elle multipliée quand elle s'exprime à l'échelle d'une nation ? Voir, fin février, la spectaculaire couverture du magazine allemand Focus, qui détournait un chef d'oeuvre de la sculpture grecque pour dire aux Hellènes qu'ils pouvaient aller se faire voir...
Au Conseil européen des chefs d'Etat et de gouvernement, hier, un consensus cache-misère a permis d'afficher un semblant d'unité sur l'aide à la Grèce. La position de l'Allemagne n'a pas, pour autant, fini de faire débat au sein de l'Union.
Reste, en tout état de cause, un constat : qu'il soit petit ou grand, individuel ou collectif, le plaisir du doigt d'honneur est forcément assimilé à un geste honteux...

24 mars 2010

De La Rochefoucauld à Boris Cyrulnik

Se réjouir du malheur des autres est une jouissance incomparable, reconnaissait hier soir Boris Cyrulnik, éthologue et neuropsychiatre de renom, à l'émission de Frédéric Taddei, sur France 3.
La Rochefoucauld, en un siècle lointain, avait déjà formulé cette vérité choquante (" dans l'adversité de nos meilleurs amis, nous trouvons souvent quelque chose qui ne nous déplaît pas "). Un auteur audacieux avait même osé écrire : " Le chagrin des autres est un plaisir qui n'a jamais rien coûté " !
Toutes les bonnes âmes, aussitôt, de se récrier : pas possible, comment peut-on dire une chose pareille ?
Justement, on ne peut pas le dire ! Quant à le faire, on ne s'en prive pas.
Toujours pas convaincu(e) ? Lisez le chapitre XI du Bréviaire (Savourer l'embarras d'autrui) et on en reparle.

23 mars 2010

Regarde les hommes (et les femmes) tomber

Quelqu'un qui tombe, c'est toujours comique. Le philosophe Henri Bergson expliquait, dans "Le Rire", pourquoi un spectacle aussi désolant provoquait en nous ce ricanement réflexe qui écorche à peine notre bonne conscience.
Encore faut-il que ce soit une vraie chute. Celle du bouc émissaire Xavier Darcos, tombant du gouvernement après les régionales, n'est pas hilarante : s'il avait dévalé les degrés de son ministère le nez dans le tapis (à droite), c'eût été différent. En s'étalant au pied  d'une tribune, Fidel Castro avait fait - si l'on ose dire - un tabac...
Un peu comme Mylène Farmer qui, invitée au dîner d’Etat donné en l’honneur du président russe Dmitri Medvedev, avait accroché par trois fois ses talons aiguilles dans le tapis rouge du perron ("si tu tombes sept fois, toujours se relever huit", chantait-elle naguère). L’image s'était aussitôt retrouvée sur le web (voir ici), où plus de 1 million de visiteurs l'avaient déjà vue en vingt-quatre heures.
En l'occurrence, Nicolas Sarkozy, son hôte, fut peut-être le seul à éprouver quelque pitié : lui-même connut ce genre de mésaventure en descendant de l'avion présidentiel, lors d'un voyage officiel en Afrique : il s'était rattrapé in extremis à la rampe.
Méfiez-vous des escaliers du pouvoir, on a vite fait d'y prendre un gadin. Et l'assistance, sans le dire, éprouve souvent plus de plaisir que de pitié...
Nous sommes affreux.

22 mars 2010

Ils l'ont dit avant nous


" Remarquez bien que la plupart des choses qui nous font plaisir sont déraisonnables. "   
 Montesquieu

21 mars 2010

Un PPH dans les urnes

Mentir aux sondeurs pour les tromper sur la couleur du bulletin qu'on va glisser dans l'urne : c'est la version électorale du PPH. Ni vu ni connu, j't'embrouille ! Ce jeu pervers déjoue régulièrement  les pronostics et alimente les soupçons de manipulation, au soir du dépouillement.

Il faudrait sonder la nature profonde de ce "petit plaisir honteux" assez particulier. Savoir si les intéressés éprouvent réellement du plaisir. Ou si la honte l'emporte.

Citoyens, citoyennes, ayez le courage de vos opinions !

20 mars 2010

C'est le printemps : il faut s'occuper du jardin

Enfin ! Ce n'est pas trop tôt... "Immobile, assis sans rien faire, le PRINTEMPS vient, l'herbe pousse", dit la sagesse chinoise.  Ca y est, les crocus sortent des pelouses, les jonquilles fleurissent et le chiendent se réveille. Regardons-nous honnêtement dans la glace, ça pousse aussi sous notre nez, sur nos bras, nos gambettes : chacun(e) va devoir, comme nous le suggérons au chapitre XVII, arracher ses mauvaises herbes. Mesdames-messieurs, à vos outils !
"Jambes à épiler, aisselles à raser, ongles à limer... Femme, c'est pire que paysan, soupire la romancière Helen Fielding dans "Le Journal de Bridget Jones".
On peut en effet vivre le jardinage comme une corvée, voire une souffrance. En réalité, c'est aussi un défi, un "challenge" (comme il faut dire aujourd'hui), donc un PLAISIR. Pardon ? C'est quand même mieux quand ça ne fait pas mal ? OK, nous vous offrons ici, parmi d'autres jeux débiles, une séance d'épilation indolore et gratuite.
Prenez la pince en main, tirez d'un coup sec. C'est... QUE DU BONHEUR !

19 mars 2010

Journée du Sommeil : vive le canapé !

Aujourd'hui, Journée du Sommeil.
C'est grave : les Français dorment, en moyenne, une heure et demie de moins qu'il y a cinquante ans. C'est dangereux : outre la fatigue, le manque de sommeil ouvre la porte à la dépression, à l'obésité, au diabète... et à la mauvaise humeur.
C'est pourquoi nous préconisons le slacking, le lâcher prise, dès que l'occasion se présente. Contre le stress, fléau du siècle, il existe en effet une parade efficace : s'avachir sur un canapé (voir chapitre V).
Honteux ! protestent déjà celles et ceux qui n'en ont pas les moyens (mères de famille) ou le goût (disciples de Stakhanov). Le débat ne date pas d'hier, il revient même sur le tapis chaque jour, à l'heure où monsieur se vautre devant la télé quand madame s'active aux fourneaux. Honteux, d'accord. Mais quel petit plaisir... pour lui ! Sans compter, rappelez-vous, que c'est bon pour la santé.

On ne vous a pas réveillés, au moins ?

18 mars 2010

Des bretelles pour Le Pen !

Aviez-vous noté que Jean-Marie Le Pen, suite à un régime alimentaire draconien, était devenu plus svelte ? Les caméras, auxquelles rien n’échappe, se sont fait un plaisir d’en fournir la preuve : l’intéressé a tant minci que, dernièrement, il en a perdu son froc ! Ooups... Pas en prenant une veste, ni en levant les bras dans un V de la victoire, non. En marchant, tout simplement. Vous nous connaissez, nous ne sommes pas du genre à savourer l'embarras d'autrui. Pas du tout.  Mais là, impossible de ne pas pouffer quand il rattrape in extremis son falzar.

On savait le Front national en proie aux difficultés financières, mais quand même… Est-il à ce point fauché qu’il ne puisse payer une paire de bretelles à son président-fondateur ?

16 mars 2010

Gratte-moi le dos


« Scratch my back… » le titre du dernier album de Peter Gabriel (sur scène à Bercy le 22 mars) est, à l’origine, un proverbe latin dont on a zappé la chute : « …and I’ll scratch yours » (gratte-moi le dos et je gratterai le tien). Les Anglais ont fait de cette formule la métaphore du copinage. Mais, au propre comme au figuré, il est bien clair que le dos est une zone de plaisir injustement sous-estimée : notre Bréviaire explique pourquoi se le faire papouiller constitue une sorte d’appetizer.
« De petits services accordés au moment opportun, disait Héraclite, sont les plus précieux aux yeux de ceux qui en bénéficient ».
Gratte, gratte… Un peu plus bas… Oui. Là, tu y es ! Ouiiiii !

Rouvrez les lavoirs !

Au terme d’un teasing savamment orchestré, nous avons su pourquoi la Mère Denis, l’icône de la marque Vedette dans les années 70-80, était réapparue sur nos murs. Le marketing tirait les ficelles, of course.
Question : était-il indispensable de réveiller un symbole éteint depuis plus de vingt ans ? Qu’y a-t-il au fond de nous-mêmes pour expliquer cette espèce de régression collective téléguidée par la pub ? Un manque, une insupportable absence ?
En jouant sur nos racines profondes et les clichés qu'elles déclenchent dans notre inconscient, la nostalgie possède bien plus de pouvoir qu’un vendeur Darty. Il suffit de l'activer pour que les images incrustées dans nos tissus remontent à la surface... comme dans la pub !
Au temps de la Mère Denis, les hommes allaient au café, les femmes au lavoir, creuset de toutes les médisances, source intarissable de petits plaisirs honteux.
« L’eau arrive à laver beaucoup de choses, dit un proverbe serbo-croate, mais pas une mauvaise langue ».
Déblatérer ! C'est ça qu'on aimait. Le coup de battoir, la vacherie, la rigolade à bon compte. Le cancan est une matière inusable qui résiste indéfiniment aux lavages.
Hélas ! L'adduction d'eau en zone rurale et l’invention de la lessiveuse puis du lave-linge ont tout fichu par terre. Les lavoirs ont fermé. Puis les bistrots. Internet est arrivé ? Oui, mais ça manque singulièrement d'éclats de voix, de persiflage, de langues pointues et d'accents du terroir. C’est ben vrai, ça !
On nous a rendu la mère Denis, OK. Mais ça ne suffit pas. Afin qu’on puisse encore débiter nos saletés, de grâce, rouvrez les lavoirs !

Le PPH des intellos : tirer sur BHL

Rien n’est plus jouissif, avouons-le, que de river son clou à un frimeur.
On a vu avec quelle voracité une partie de la planète intello s’était jetée sur l’imprudent (impudent ?) BHL, à la parution « De la guerre en philosophie ». L’imprécateur médiatico-romantique, star des philosophes engagés, victime d’une mauvaise chute en pleine campagne promotionnelle !
Rions et raillons.
A la page 122 de son ouvrage, pour dézinguer Kant («cet enragé du concept»), Bernard-Henri Lévy s’appuyait sur une série de conférences prononcées devant les « néo-kantiens du Paraguay », par un nommé Jean-Baptiste Botul. Et notre célèbre penseur, naguère accusé de plagiat, de dévoiler ses sources : un ouvrage paru en 1999 et intitulé « La vie sexuelle d’Emmanuel Kant ». Hélas pour lui, Botul n’a jamais existé, pas plus qu’il n’a écrit ou donné de conférences sous les tropiques. Derrière cette galéjade, se cachait un agrégé de philo qui sévit au Canard Enchaîné.

Copier est vilain, reproduire sans vérifier est fâcheux. On apprend cela bien avant Normale Sup’. Le maître du « je » s’est donc bêtement étalé sous les yeux de la critique et, du Flore aux Deux Magots, la faune germanopratine de se bidonner sans retenue. Curée indigne ? Plaisir peu charitable ? Plaisir quand même.
Tandis que l’énorme éclat de rire n’en finissait pas de rebondir sur la Toile, BHL adressait à ses détracteurs une réponse lapidaire : « Je les emmerde ! »
Peut-être. En attendant, ils ont passé un bon moment.

15 mars 2010

Confessez votre petit plaisir honteux


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